Des enseignants se forment en Finlande

Dans le cadre de notre projet ERASMUS, nous avons assisté début juillet à un séminaire européen sur le thème du décrochage scolaire. Il s’est déroulé dans un lycée de Joensuu avec des enseignants en provenance de toute l’Europe.

Différents points nous ont interpellés lors de nos échanges
Le système éducatif

Les écoles finlandaises,  jusqu’au lycée, sont gérées par les municipalités allant du recrutement des enseignants jusqu’à l’attribution des moyens financiers.

Cela permet d’adapter en temps réel les besoins aux situations spécifiques (enseignants en plus, heures supplémentaires, interventions de partenaires extérieurs).

Par ailleurs, la formation professionnelle est mise au même niveau que les matières  générales. Dès le collège, tous les élèves suivent des enseignements tels que la couture, la cuisine, la menuiserie, etc… Au lycée, des passerelles existent : un élève ayant choisi une voie professionnelle peut en parallèle suivre une voie générale et inversement. Tous les ans, les élèves peuvent ainsi passer de l’un à l’autre très facilement.  La voie professionnelle est ainsi valorisée au même titre que la voie générale les élèves font le choix de s’y orienter par envie et motivation et non pas par défaut.

Les rythmes scolaires 

Les cours dans la journée s’enchainement différemment. Chaque leçon se compose de 45 min de cours et de 15 minutes de pause afin d’améliorer la concentration des élèves. Les locaux sont aménagés en fonction de ces rythmes : dans l’établissement, plusieurs espaces de détente sont à disposition des élèves. Un rapport de confiance est établi, ils évoluent en autonomie.

Climat scolaire

Le bien-être des élèves et des personnels est une priorité. Une salle de méditation peut être utilisée pour faire cours différemment, des vitrines exposent les travaux et récompenses des élèves, les élèves bénéficient de l’accès à des instruments de musique et à un studio d’enregistrement, des équipements sportifs sont disséminés dans l’établissement.  La salle des professeurs est un espace convivial et relaxant.

Les familles sont les bienvenues et peuvent assister aux leçons. L’établissement est ouvert (pas de grille autour)

Les perspectives  expérimentales

Suite à ce séminaire, des idées sont nées. Bien conscient de l’impossibilité de calquer le système finlandais au notre, nous pensons néanmoins que la philosophie qui anime leur système éducatif nous rappelle qu’une des priorités est le bien être de l’élève conjugué à ces besoins.

Ainsi, plusieurs points ont retenu  notre attention et pourraient faire  l’objet d’une mise en œuvre expérimentale non sans faire écho au programme de l’école innovante impulsé par la rectrice d’académie et auquel appartient notre établissement scolaire.

Les rythmes scolaires

Forts de notre expérience finlandaise, les rythmes scolaires nous posent question. Le découpage des heures de cours en leçon de 45 min suivi de 15 min de pause nous semble mieux correspondre au rythme des élèves car cela permet d’optimiser les capacités attentionnelles des collégiens qui sont de plus en plus « fragmentées ».

Ainsi,  nous souhaiterions  en collaboration avec la direction et la vie scolaire, aborder la question des  rythmes et envisager la  mise en place d’un protocole expérimental sur une classe  dans un premier temps, et plus si le bilan et les effets sont positifs.

Les « modules professionnels »

Au cours de notre séjour (comme nous l’avons décrit au-dessus), nous avons constaté que la voie professionnelle n’était absolument  pas dévalorisée. Au contraire, celle-ci  est présente dès le collège sous forme de modules auxquels les élèves peuvent et doivent  participer. La manière d’aborder l’enseignement professionnel dans nos collèges nous  interroge. En effet, que ce soit au niveau des enseignants et/ou des élèves, il est souvent perçu comme une voie de  « garage » un choix par défaut, phénomène que l’on observe souvent au moment de l’orientation en fin de 3ème.

Ainsi dans ce cadre, nous souhaiterions tester différents  « modules  professionnels » (cuisine, couture, mécanique cycle…) dont les modalités sont encore à définir.  Mais dans l’esprit,  il s’agit de lier des compétences dites « générales »  à des compétences dites « professionnels », permettant aux élèves de prendre conscience que les compétences sont transversales  et qu’elles peuvent être mises en valeur soit dans l’enseignement général soit professionnel.

L’aménagement des locaux

Nos observations sur l’aménagement des locaux ne font que confirmer les réflexions entreprises dans notre établissement. En effet, nous sentons bien que le bien être de l’élève passe aussi par un aménagement spatial agréable et propice à plusieurs modalités de travail.

C’est pourquoi, nous souhaiterions  aménager « une salle de méditation » qui sera identifiée comme telle par les enseignants et les élèves.  Elle sera le lieu, pour ceux qui l’utilisent, d’un enseignement différent. Ce sera l’occasion d’y faire une heure de vie de classe, une dernière heure de journée parfois problématique ou tout simplement une heure autrement. Concrètement nous imaginons cette salle avec quelques chaises et tables mais aussi et surtout un espace ou les élèves peuvent s’allonger, s’asseoir sur un gros coussin.

Conclusion

Cette expérience confirme les axes de travail identifiés dans notre projet d’établissement. Force est de constater que la réussite scolaire est étroitement liée au  bien-être de l’élève au collège. En Finlande nous avons été frappés de voir à quel point  l’éducation, la jeunesse,  sont une réelle priorité tant au niveau de l’aménagement des structures que des mentalités. Tout est fait pour répondre aux besoins des hommes et femmes en tant que citoyen(ne)s. C’est un investissement sur l’avenir toujours plus rentable que de ne pas miser sur l’éducation !

C’est en ce sens que nous essayons d’inscrire notre démarche.

V.Guehl, E. Desbois et J. De Macedo

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